Par le Colonel ( r) Boubaker BENKRAIEM│
La pandémie qui est arrivée dans la plupart des pays du monde, sans aucune invitation, partirait dans quelques semaines ou quelques mois et aura l’avantage d’obliger les leaders du monde entier à se remettre en question pour une raison toute simple : en effet, malgré les avancées technologiques extraordinaires, malgré l’alunissage de l’homme, malgré la capacité de lancer une fusée qui, à la vitesse du son ou plus, a mis presque dix ans, tout en restant guidée et contrôlée à partir de la terre, pour se poser sur l’un des satellites du soleil, l’humanité se découvre incapable d’empêcher cette pandémie de franchir les frontières, les océans et causer des ravages.
Malgré toutes ces réussites qui ont fait la fierté de ces dernières générations, le monde entier, avec ses savants, ses ingénieurs et sa puissance financière, a été incapable de circonscrire la propagation et, surtout, de vaincre, dans les délais les plus courts, ce virus dénommé coronavirus, ou Covid-19. Avons-nous imaginé, un jour, pareille situation ?
Que vont nous dire, pour nous convaincre ou pour se justifier, les maîtres du monde, le G7, le G20, le Conseil de sécurité de l’ONU, lorsque ce virus sera éradiqué ou nous quittera de lui-même, mais après avoir causé cette hécatombe inattendue ?
Espérons que cela amènerait ces terriens à se réveiller, à reprendre leur souffle pour obliger leurs décideurs à se mettre, sérieusement et sincèrement, autour d’une table, pour discuter de l’avenir du monde et des nouvelles relations entre les Etats quelle que soit leur orientation politique, économique et sociale. Les ‘’boss’’ de ce monde doivent tirer tous les enseignements de cette pandémie qui, quoique foudroyante, a rapproché les peuples, les Etats et les gouvernements pour un comportement solidaire en vue de lutter, ensemble, contre la maladie. Notre monde ne peut plus continuer à vivre dans ce clivage, dans cette séparation due aux différences idéologiques, politiques et économiques car un virus a failli nous ramener à l’âge des ténèbres.
Partant, je pense que les puissances qui, grâce à leur arsenal nucléaire et disposant de moyens leur permettant de détruire plusieurs fois toute la planète Terre, mettront les pieds sur terre et se remettront, si elles ont un minimum d’humilité, en question et se rendront compte que malgré toutes les avancées de la science et de la technologie, elles ne sont pas encore arrivées au summum des connaissances et doivent se rendre à l’évidence certaine : la mondialisation impose aux puissances et aux riches de tenir compte de l’intérêt de toute l’Humanité, y compris les pauvres et les faibles, car beaucoup de pays ont encore non seulement le besoin mais le droit à l’assistance.
L’objectif de tous les Etats devrait être le bonheur, des jours meilleurs pour toute l’Humanité ensemble et non une partie au détriment du reste. Cette évidence qui les obligera, espérons-le, à plus d’humanisme global et non seulement pour certains, à plus de modestie, à plus de modération, à plus de retenue, à plus de sagesse, à plus de décence, à plus d’appréhension et à plus de détermination dans leurs programmes à long terme et dans leurs actions quotidiennes.
Il suffit de méditer sur les sommes colossales dépensées pour acquérir des armes alors que des milliards d’êtres humains souffrent d’épidémies et de faim pour prendre conscience de la réalité amère de l’Humanité.
Un point positif de cette pandémie est, à mon avis, à signaler. Il s’agit de la certitude que la recherche va avoir, devant elle, de beaux jours pour d’autres grandes découvertes. Seulement, les efforts doivent être orientés vers le bien-être de l’Homme et non pas vers sa destruction.